Charmante composition dévote illustrant le moment sacré de l’Annonciation : l’archange Gabriel, vêtu d’un ample manteau rouge orné de rehauts dorés, s’avance d’un pas léger vers la Vierge agenouillée, absorbée dans sa prière. Au-dessus, dans une nuée lumineuse, apparaît Dieu le Père tenant le globe du monde, tandis que la colombe du Saint-Esprit descend en un rayon doré, symbole de l’incarnation divine.
L’artiste use ici d’une tempera à l’ancienne, appliquée sur un panneau de bois épais, dont le revers révèle un renfort transversal d’origine et un réseau de craquelures régulières, typiques des œuvres du XVIe siècle.
Les tons chauds de rouge carmin, d’ocres dorés et de verts tendres dominent la scène, contrastant avec le fond azuré, qui confère profondeur et légèreté à la composition. Le soin apporté au dessin, la finesse des visages, et la stylisation des drapés traduisent une influence de l’école vénitienne, sensible à la lumière et à la douceur des carnations.
La scène est construite dans un équilibre triangulaire, typique de la Renaissance italienne :
À gauche, l’ange messager, porteur du lys, symbole de pureté.
À droite, la Vierge Marie, représentée dans une attitude d’humilité et de recueillement.
En haut, Dieu le Père, relie les deux figures terrestres à la sphère céleste, par la présence du Saint-Esprit.
L’autel en pierre sculptée, traité avec minutie, souligne la fonction domestique et dévotionnelle de l’œuvre, probablement destinée à un oratoire privé.Le thème de l’Annonciation, central dans la peinture chrétienne, trouve ses racines dans l’Évangile selon saint Luc. Il illustre le moment où l’ange Gabriel annonce à Marie qu’elle concevra le fils de Dieu. Durant le XVIe siècle, ce sujet est omniprésent dans l’art italien, inspirant aussi bien Fra Angelico, Andrea del Sarto, Lorenzo Lotto que les écoles lombardes et vénitiennes.
L’œuvre, par sa palette claire, la souplesse des lignes, et la tendresse des expressions, se rattache à une production nord-italienne du milieu du XVIe siècle, proche de l’école lombarde ou émilienne.
L’exécution, bien que marquée d’une certaine naïveté, témoigne d’un atelier maîtrisant la technique de la tempera avant sa disparition progressive au profit de l’huile.
Une attribution à un atelier régional influencé par Bernardino Luini (école milanaise) ou un suiveur de Cima da Conegliano pourrait être envisagée.
État de conservation
Très bel état général pour une tempera sur bois de cette époque.
Craquelures d’âge, légères usures de surface, traces d’anciennes interventions visibles sous lumière rasante.
Le revers présente un panneau sain, avec sponki anciens assurant sa stabilité structurelle.
Provenance
Collection privée, Milan, Italie.
Œuvre acquise auprès d’un antiquaire milanais dans les années 2000.
Dimensions
Hauteur : 26 cm
Largeur : 20,5 cm
Expédition très soignée
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