Très belle icône byzantine représentant une Sainte femme auréolée, figurée à mi-corps dans une attitude de prière silencieuse, les mains croisées sur la poitrine selon le geste traditionnel de l’intercession.
L’œuvre, peinte à la tempera sur panneau de bois, conserve sa préparation ancienne (levkas) et un encadrement taillé dans la même planche, typique des productions du monde orthodoxe entre les XVe et XVIe siècles.

Le visage ovale, d’une douceur hiératique, est encadré d’un manteau pourpre recouvrant un voile bleu-vert. L’artiste a modelé les chairs avec un sfumato léger, mêlant les ocres dorés, les terres rouges et les blancs de plomb, dans une palette subtile et chaude. Le fond doré, rehaussé d’un nimbe circulaire, exprime la lumière divine selon la théologie de la Transfiguration.

L’iconographe a employé la tempera à l’œuf sur une base de gesso blanc, avec des pigments naturels : ocre jaune, cinabre, terre de Sienne, malachite et blanc de plomb.
La composition est rigoureusement frontale, la figure occupant tout le champ de l’image, selon la typologie byzantine dite « de prière silencieuse », courante dans les ateliers crétois sous influence vénitienne.
Les traits des yeux en amande et la stylisation du nez long et fin renvoient à la tradition paléologue tardive. Le nimbe gravé à la pointe dans le fond doré renforce le caractère sacré du modèle.

Ce type d’icône, diffusé dans les territoires de l’Empire byzantin tardif puis dans le monde slave, participait à la dévotion domestique.
La Sainte représentée, probablement Sainte Anne, Sainte Marie-Madeleine ou Sainte Thècle, incarne la fidélité, la prière et la compassion.
Les icônes de ce format (22 x 13 cm) étaient destinées à l’usage privé ou monastique, souvent conservées dans des diptyques ou petits triptyques portatifs.

• École : Crétoise ou italo-byzantine

• Période : XVIᵉ siècle (vers 1500–1550)

• Technique : Tempera sur panneau, fond doré

• Format : 22 x 13 cm

• État : Bon état général, avec usures et petites lacunes d’usage, patine ancienne homogène.

La facture, l’élongation du visage, le dessin précis et la sobriété chromatique rapprochent cette œuvre des ateliers crétois actifs à Candie (actuelle Héraklion), dont les modèles furent diffusés jusqu’à Venise et aux Balkans.

Cette icône présente une qualité picturale soignée, un trait sûr et raffiné, et un équilibre harmonieux entre la spiritualité de l’image et la rigueur formelle byzantine.
L’ensemble révèle la main d’un atelier expérimenté, probablement celui d’un moine peintre formé dans la tradition orthodoxe orientale.
L’écriture des yeux et des mains, très expressive, ainsi que la pureté des aplats colorés, confèrent à cette icône une présence particulièrement lumineuse.

Expédition très soignée et protégée

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